Sauvegarde Retraites dénonce le pillage en règle des caisses de l'Agirc-Arrco par l'Etat au profit de l'Ircantec, caisse des fonctionnaires contractuels et des élus locaux.
A l'heure où les plus hautes autorités de l'Etat s'affirment résolues à réformer notre système de retraites, Sauvegarde Retraites lève un lièvre énorme : l'Etat organise un pillage en règle des caisses complémentaires des salariés du privé (Cnav/ Agirc-Arrco), dont l'avenir est pourtant loin d'être assuré, afin de "sécuriser" le régime des fonctionnaires contractuels et des élus (Ircantec). Et ce pillage porte sur plusieurs milliards d'euros !
Voici, textuellement, l'engagement qu'a pris le ministre chargé de l'Industrie, Christian Estrosi, devant les parlementaires (Cf. Sénat, JO débat, séance du 8/11/2009, p. 9788) :
"L'Agirc-Arrco versera à l'Ircantec une soulte dont le montant n'est pas encore déterminé. En l'occurrence, il est question de milliards d'euros et de projections démographiques à cinquante ans. Nous ne prenons pas une décision pour les six mois ou les cinq ans qui viennent ! Nous parlons d'une échéance de cinquante ans !"
Rappelons que le régime Ircantec des fonctionnaires et des élus locaux est déjà deux fois meilleur que celui des salariés du privé. Or, au lieu de mettre fin à cette iniquité, l'Etat puise dans les caisses du privé, pourtant exsangues, afin de garantir, coûte que coûte, les privilèges des fonctionnaires et des élus pour une durée d'un demi siècle ! C'est prendre aux pauvres pour donner aux riches...
Comparaison Ircantec / Agirc-Arrco
Taux de cotisation Rendement
Ircantec 5,63 % 11,40 %
Agirc-Arrco 9,50 % 6,64 % (Arrco) à 6,75 % (Agirc)
Pour mettre en œuvre ce plan honteux, l'Etat prend prétexte du changement de statut de La Poste, qui devient une société anonyme (SA). Les nouveaux embauchés de cette entreprise publique seront donc affiliés à l'Agirc-Arrco plutôt qu'à l'Ircantec. Or, les administrateurs de l'Ircantec estiment avoir un droit de propriété sur les futurs salariés de La Poste et réclament, à ce titre, la bagatelle de 6 milliards d'euros.
On croit rêver ! Ainsi, lorsque tout va bien (beaucoup de nouveaux cotisants, peu de retraités), les régimes spéciaux peuvent profiter pleinement et sans partage de la situation pour maintenir les privilèges de leurs affiliés. En revanche, au moindre accroc, les autres régimes, beaucoup moins bien lotis, doivent leur porter assistance même s'ils sont eux-mêmes au bord du gouffre et que la retraite de leurs affiliés est moins bonne.
Pour en savoir plus, consultez l'étude réalisée par Sauvegarde-Retraites : " Agirc-Arrco : main basse sur nos retraites" et lisez l'article consacré à ce Hold up d'Etat par Le Point.
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